Neige

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 » Yuko Akita avait deux passions. Le haïku. Et la neige. Le haïku est un genre littéraire japonais. Il s’agit d’un cours poème composé de trois vers et de dix-sept syllabes. Pas une de plus. La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu. Il porte un nom. Un nom d’une blancheur éclatante. Neige. « 

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Un pur moment de beauté et de sagesse ! Classé pourtant dans la catégorie roman,  » Neige «  de Maxence Fermine se rapproche fortement du conte poétique. Publié aux éditions Arléa en 1999, il a été réédité en format poche en 2011, fort de son succès.
Japon. Fin du XIXème siècle.
Yuko a deux passions dans la vie : les haïkus et la neige.
p. 23 :  » La neige possède cinq caractéristiques principales.
Elle est blanche.
Elle fige la nature et la protège.
Elle se transforme continuellement.
Elle est une surface glissante.
Elle se change en eau. « 
Mais à l’aube de ses dix-huit ans, le père de Yuko – prêtre shintoïste – ne l’entend pas ainsi.
p. 14 :  » Depuis des générations, les membres de la famille Akita se partageaient entre la religion et l’armée. « 
Le jeune homme ne démord pas et le convainc de le laisser  se perfectionner encore sept années dans l’écriture de haïkus.
La visite de Meiji, un poète renommé à la cour de l’Empereur, va bousculer les convictions du père. Littéralement charmé par les poèmes du jeune homme, Meiji le prédit à sa propre succession tant son talent est grand !
Dans le but d’élargir cette disposition à d’autres arts, il lui soumet l’idée de se rendre auprès de son maître Soseki, dont la fin est imminente.
Prestement, Yuko quitte le foyer et s’aventure sur les chemins escarpés et enneigés.
p. 36 :  » Mais ce qui devait arriver arriva. A trop vouloir l’aimer, il en perdit la peur de la neige. Et c’est elle qui faillit l’avaler de son amour. « 
C’est alors qu’il vit la plus sublime image qu’il lui avait été donné de voir de toute sa vie. Une femme de race européenne, morte sous un mètre de neige, dans un tel état de conservation qu’elle semble dormir dans un cercueil de verre.
p. 39 :  » C’était une présence merveilleuse. « 
Yuko tombe alors amoureux de cette belle inconnue. Il sait cependant qu’il doit poursuivre sa route. Yuko traverse ainsi tout le Japon pour trouver le maître Soseki et apprendre ses enseignements.
C’est face à un homme énigmatique que se retrouve le jeune homme. Son serviteur l’accueille et lui conte l’histoire de Soseki.
p. 44 :  » Est-ce là le maître de la couleur ? demanda Yuko.
-Oui, Soseki, le grand peintre Soseki.
-Mais il est… Ses yeux…
-Oui, dit Horoshi. Mon maître est aveugle. « 
Aussi décontenancé qu’intrigué par le personnage, Yuko veut en savoir plus et connaître ce qui a motivé cet ancien samouraï à se métamorphoser en maître absolu des arts, à la réputation incontestée.
p. 50 :  » L’amour est bien le plus difficile des arts. Et écrire, danser, composer, peindre, c’est la même chose qu’aimer. C’est du funambulisme. « 
La présence de Yuko auprès de Soseki ne semble plus si hasardeuse que cela…
p. 78 :  » – Je savais qu’un jour elle m’enverrait un messager. Mais je ne savais pas que ce messager viendrait si tard dans ma vie. « 
Très court, ce roman de seulement 96 pages est composé de 54 chapitres, illustrés parfois d’un haïku de circonstance. D’une écriture magnifiquement dépouillée et épurée, il n’en reste que l’essentiel : la poésie ! Maxime Fermine touche le lecteur à travers une intense émotion. Un roman d’apprentissage, sur l’amour et la quête de ses rêves. Un petit bijou de la littérature japonaise à découvrir, sans modération… doux comme la neige !

Note : 4/5

Auteur : Maxime FERMINE

Années de parution : 1999

96 pages

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