La fille d’avant

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Si l’on vous proposait d’habiter une somptueuse demeure, épurée mais ultra-contemporaine, à un prix défiant toute concurrence, accepteriez-vous en échange de respecter quelques règles… ?

 » La fille d’avant «  est le premier thriller psychologique de J.P. Delaney, publié cette année aux Editions Mazarine.

Emma et Simon, jeunes trentenaires, sont à la recherche d’un nouveau logement. En effet, depuis l’agression dont a été victime Emma lors d’un cambriolage, ils sont à la recherche d’un havre de paix, une occasion de repartir à zéro. Comprenant que le couple ne transigerait pas avec la sécurité, l’agence immobilière leur propose une maison un peu spéciale. One Folgate Street.
Jane est encore éprouvée par le chagrin de la perte de son bébé mort-né. Incapable de reprendre sa vie d’avant, elle a démissionné et son récent changement de revenus l’oblige à trouver un logement plus modeste. A fleur de peau et désintéressée par l’aspect matériel des choses, la conseillère immobilière y voit là une locataire potentielle parfaite pour le One Folgate Street.
Après avoir passé avec succès les conditions drastiques et somme toute atypiques d’attribution de ce logement, chacune – à quelques années d’intervalle –  se retrouve locataire de ce logement, sous assistante domestique contrôlée…
p. 154 :  » C’est l’avenir, Jane, ajoute-t-il. La santé et le bien-être pris en charge par l’environnement domestique. En cas de problème grave, Housekeeper le décèlerait bien avant que tu songes à consulter un médecin. Ces statistiques te permettent de contrôler ta vie. « 
Emma Matthews est la fille d’avant. Jane Cavendish est la fille de maintenant. Et leur ressemblance physique est frappante.
Par l’enchaînement de chapitres alternant simultanément la vie d’Emma et celle de Jane, l’auteur crée une tension intense et intimiste.
Le dénominateur commun est Edward Monkford, l’architecte à l’origine de la conception de cette maison, mais aussi de la longue liste des règles qui régissent le contrat de location.  Alors lorsque Jane va apprendre qu’Emma est morte tragiquement et prématurément dans cette même maison, troublée,  elle ne pourra s’empêcher de mener l’enquête.
Sous le charme du charismatique et inébranlable architecte, elle entame avec lui une relation, basée elle aussi sur un style tout à fait particulier.
p. 131 :  » Je n’aime pas les relations conventionnelles, de même que je n’aime pas les maisons conventionnelles. « 
Edward contrôle tout, et régit la vie de Jane, jusqu’à en prendre possession. Et cela n’est pas sans inquiéter la thérapeute que consultait Emma pour se défaire justement de cette même emprise.
p. 189 :  » Emma jugeait le comportement d’Edward raisonnable aussi longtemps qu’elle a joué le jeu, c’est-à-dire aussi longtemps qu’elle s’est laissé contrôler, reprend Carol. Mais certaines choses auraient dû servir de signaux d’avertissement : l’étrange arrangement concernant la maison, le fait qu’il prenait des décisions à sa place, même pour des choses infimes, ou qu’il l’ait éloignée de ses amis et de sa famille, le comportement classique du sociopathe narcissique. « 
Une relation dont aurait été victime Emma avant de mourir et qui l’avait conduite à rompre avec Simon quelques jours après leur emménagement au One Folgate Street. Jane réalise que sa rencontre avec Edward n’était donc pas le fruit du hasard. Il est apparu dans sa vie, curieusement, à un moment particulièrement douloureux de sa vie.
p. 192 :  » Il est frappant de constater que vous étiez l’une et l’autre mal en point psychologiquement quand il vous a rencontrées. Les sociopathes sont attirés par les individus vulnérables. « 
Le jour où elle apprend qu’elle est de nouveau enceinte, entre bonheur et effroi, elle se confie à Simon à propos du comportement étrange d’Edward…
Finalement… qui contrôle qui ?
p. 421 :  » Certaines personnes, comme Emma, sont broyées par cette maison. Mais il y en a d’autres, comme toi, qu’elle rend plus fortes. « 
Cette construction narrative basée sur l’alternance des chapitres sort de l’ordinaire mais n’est pas une innovation littéraire pour autant. Le scénario est franchement alambiqué faisant perdre la dynamique du roman. L’intrigue, quant à elle, discrédite l’ensemble de ce thriller psychologique.

Note : 2.5/5

Auteur : J.P. DELANEY

Année de parution : 2018

430 pages

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